Problématique
Vulnérabilité des enfants
Escouade pour l’enfance a ciblé quatre principaux facteurs interdépendants qui rendent les enfants plus vulnérables à l’abus de pouvoir. De plus, la vulnérabilité de l’enfant peut être influencée par sa personnalité, sa capacité d’adaptation, sa réalité familiale et l’environnement dans lequel il évolue.
Pour diminuer ces facteurs, Escouade pour l’enfance préconise des stratégies qui renforcent l’affirmation de soi, la confiance en soi et le développement de réseaux d’entraide.
Le silence
Il est pénible d’entendre parler de violence faite aux enfants, notamment d’agressions sexuelles ou d’autres gestes graves. Malaises et sentiments d’impuissance nous font parfois détourner le sujet. Pourtant, c’est l’affaire de tous et chacun de veiller au bien-être de TOUS les enfants.
Le silence enferme…et l’adulte, et l’enfant. De plus, l’agresseur lui-même exige le silence de l’enfant en le manipulant ou en le menaçant. Donc, tous les enfants ont besoin d’une personne qui peut reconnaître leur détresse et les aider à sortir du silence.
L’isolement
Le silence est une arme puissante qui isole l’enfant, le laissant seul avec ses peurs et captif de sa souffrance. Le parent peut se sentir démuni face aux difficultés éducatives. Il peut rester seul avec son questionnement, habité par la gêne de s’exprimer ou la peur d’être jugé.
Parler des soucis rencontrés avec son enfant n’est pas facile ; cela peut réveiller des émotions où s’entremêlent les souvenirs de sa propre enfance, la culpabilité de ne pas être un bon parent et la crainte de se remettre en question.
Le manque d’information
Les mythes, les préjugés et les stéréotypes entourant la violence subsistent encore, malheureusement. Toutes formes de discrimination liées au sexe, à l’âge, à la religion, à l’origine ethnique, à l’orientation sexuelle ouvrent la porte aux abus de pouvoir. L’adulte aussi peut éviter de parler de violence et de sexualité avec l’enfant de peur de l’effrayer. Ainsi, les enfants n’ont pas toujours l’information juste, sont peu ou mal informés.
Sont-ils en mesure de reconnaître une situation de violence? Connaissent-ils leurs droits? Savent-ils où aller chercher de l’aide? Pour l’Escouade, un enfant averti et bien informé est un enfant mieux protégé et capable d’en aider d’autres.
L’état de dépendance
Les enfants dépendent des adultes pour répondre à leurs besoins, assurer leur bon développement et les protéger. Toutefois, certaines personnes profitent de la confiance des enfants et de leur condition de dépendance pour abuser de leur pouvoir. Malheureusement, cela amène trop souvent l’enfant à accepter cette violence. Il importe donc de nourrir des interactions positives avec nos jeunes car chaque parole, chaque attitude et chaque geste peut faire une différence.
Violence faite aux enfants
Lorsqu’un individu abuse de son pouvoir en utilisant sa position de force et son autorité pour diminuer, manipuler, forcer ou contrôler un enfant. Cela peut être par des paroles et des gestes qui lui font du mal, lui font peur ou l’humilient. Cette violence peut prendre différentes formes, être apparente ou invisible, donc difficile à dépister.
La violence envers les enfants peut entraîner des conséquences multiples sur leur développement surtout si elle survient tôt durant l’enfance.
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Les types de violence
Escouade pour l’enfance privilégie chaque forme de violence sachant qu’un enfant peut être victime de plus d’une forme de violence à la fois.
Un tout-petit sur quatre a vécu à la fois de l’agression psychologique répétée et de la violence physique mineure.
(Observatoire des tout-petits, 2017)
Intimidation et Cyberintimidation
L’intimidation c’est poser des gestes ou dire des paroles, à répétition et de façon soutenu, ayant pour effet de blesser, de rejeter, d’humilier, de diminuer ou de contrôler une personne qui est, a priori, plus vulnérable. Cette violence est caractérisée par un déséquilibre de pouvoir entre l’auteur des actes intimidants et la cible de celui-ci. Les gestes d’intimidation peuvent se traduire par différentes formes de violence : sexuelle, physique, psychologique et verbale.
L’intimidation peut aussi suivre le jeune, de l’école à la maison, à l’aide des technologies de communication. En effet, l’hyper connexion des jeunes les rend plus vulnérables à vivre de la cyberintimidation. D’un seul clic, il est possible d’atteindre la réputation d’une personne, de la harceler et de la menacer.
Violence familiale
La violence familiale fait référence à des comportements violents qui se produisent au sein d’une relation fondée sur le lien de parenté, l’intimité, la dépendance ou la confiance (Gouvernement du Canada, 2008). Elle inclut plusieurs sous-catégories comme la violence conjugale, toutes formes de violence à l’endroit des enfants et la violence dans la fratrie.
«Quand on suit quelqu’un de bon, on apprend à devenir bon, quand on suit un tigre, on apprend à mordre».
– Proverbe chinois –
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Violence conjugale
La violence conjugale peut survenir entre deux personnes liées dans une relation de nature amoureuse, intime ou conjugale, dans le passé ou le présent, et ce, à tout âge. Elle est de plus en plus présente chez les jeunes de 12 à 17 ans.
Concernant les enfants, ils ne sont pas que des témoins externes, ils sont pris dans le cycle de la violence conjugale. En effet, ils sentent la tension, éprouvent les effets de l’éclatement, s’estiment responsables et gardent espoir que la violence ne se reproduira pas. Les enfants subissent les contrecoups de la violence conjugale même si celle-ci n’est pas directement dirigée contre eux. Ils réagiront de diverses façons à ce stress intense, vécu dans leur maison, entre deux personnes qu’ils aiment. Certains enfants peuvent aussi subir accidentellement des blessures lors des épisodes de violence alors que d’autres sont aussi directement visés.
2 à 6 enfants par classe ont été victimes de violence conjugale dirigée envers leur mère au cours de l’année écoulée.
(Sudermann et Jaffe dans Maillé, 1999)
Négligence
- Physique :
ses besoins d’ordre alimentaire, vestimentaire, d’hygiène, de logement - Psychologique :
ses besoins d’attention, d’affection, d’encouragement, d’amour et de reconnaissance - Éducatif :
ses besoins de surveillance, d’encadrement, de stimulation, de scolarisation - Médical :
recevoir les soins que requiert sa santé physique et mentale
Violence physique
Lorsque l’enfant subit des sévices corporels ou est soumis à des méthodes éducatives déraisonnables. Un geste de violence physique, qu’il soit isolé ou répété, porte atteinte à l’intégrité et à la dignité de l’enfant et peut même mettre sa vie en danger. Les séquelles qu’il occasionne ne sont pas toujours visibles, mais cette violence change inévitablement l’enfance et la vie adulte.
(Bilan des DPJ-DP, 2011)
Violence psychologique et verbale
La violence psychologique est une attaque persistante se traduisant par toute attitude, parole ou comportement visant à mépriser, diminuer l’estime de soi et miner la confiance de l’enfant. Plus répandue et dévastatrice que nous le croyons, difficile à cerner, elle peut se traduire de diverses façons : l’indifférence, l’isolement, la terreur, la corruption, l’exploitation et l’oppression.
Violence sexuelle
La violence sexuelle est un terme qui englobe toutes les formes de violence, physiques ou psychologiques, qui se manifestent de façon sexuelle: agression sexuelle, exploitation sexuelle, cyberviolence sexuelle, leurre d’enfants, prostitution juvénile ou proxénétisme. Peu importe la forme qu’elle prend, la violence sexuelle entraîne de lourdes conséquences, tant pour les victimes et leurs proches que pour la société. Elle peut toucher toutes les familles, les enfants et les adolescents, garçons et filles, de toutes les classes sociales et de toutes les cultures.
(Centre d’expertise en agression sexuelle Marie-Vincent)